vendredi 29 mars 2013

Communiqué - Non à la parade du premier ministre Luc Adolphe Tiao sur nos campus (UGEB/ANEB) mars 2013



UNION GENERALE DES ETUDIANTS BURKINABE(UGEB)

ASSOCIATION NATIONALE DES ETUDIANTS BURKINABE(ANEB)

Section de Ouagadougou
Ouagadougou, le 18 mars 2013

Camarades étudiantes, camarades étudiants,

Ce lundi 18 mars 2013 devrait voir l’arrivée du Premier Ministre Luc Adolphe TIAO dans les universités de Ouagadougou (UO) et de Ouaga Il (UOII). Cette visite se fera dans un contexte de chaos généralisé dans nos deux universités sur un fond de retard jamais égalé dans l’exécution des activités académiques. Les étudiants que nous sommes vivent de ce fait des conditions à la limite du supportable.

Sur le plan des infrastructures on note les promesses non tenues : 

  • Prévus pour être disponibles pour l’année académique 2012-2013, les quatre amphithéâtres, deux (02) à l’UO et deux à l’U02, sont toujours à l’étape de chantier. 
  • La construction de l’U02 annoncée depuis 2007 se résume aujourd’hui en une présidence entre « gare et boutiques » à Wemtenga et une ébauche située à Gonsin à une trentaine de kilomètres de la ville de Ouagadougou. Les étudiants de l’U02 continuent de squatter les locaux du SIAO et sont régulièrement mis à la porte à l’occasion des différentes éditions de ce salon et autres festivités. 
  • La construction du bâtiment R + 2 extensible ’annoncé en 2008 devant abriter des laboratoires des UFR SEA, SVT et SDS est toujours au stade de chantier.

Sur le plan académique, le tâtonnement dans l’application du système Licence-Master- Doctorat (LMD), sans aucune mesure d’accompagnement et sa tropicalisation à souhait par des alchimistes ont fini par engendrer un désordre indescriptible et enfoncé davantage les étudiants dans le désarroi. En effet, plus de trois (3) mois après les évaluations, les étudiants de S1 de l’UFR/SVT viennent d’avoir leurs résultats de la 1ère session de l’année 2011-2012, le vendredi 15 mars 2013. Sur 1880 étudiants seulement 35 sont admis soit un taux de réussite de moins de 2%. On assiste par ailleurs à la diminution drastique et injustifiée des volumes horaires des enseignements, à la suppression de nombre de Travaux Pratiques (TP), de Travaux Dirigés(TD), de sorties d’études et même de matières entières, consécration d’un enseignement au rabais.

Sur le plan social, moins de 4% des étudiants sont logés en cité universitaire (2010 lits à Ouagadougou), la majorité vit dans la promiscuité et livrée aux bailleurs véreux qui spéculent sur le montant du loyer à leur guise. La fermeture de nombre de cités universitaires (Zogona, CNSS, Don Camillo l, Tampouy, etc.) a davantage aggravé le problème de logement et l’ouverture de celle de Kossodo n’y a rien changé.

Sur le plan des allocations, seulement 3972 étudiants ont bénéficié de la bourse en 2011-2012 dans toutes les universités, publiques comme privées, y compris les étudiants inscrits à l’extérieur. Les conditions d’âge et d’autres manœuvres sordides excluent le maximum d’étudiants du bénéfice de l’aide dont le taux, 150000f cfa l’an, est aujourd’hui largement dépassé par le coût de la vie. Une partie est contrainte de s’endetter auprès du FONER. La majorité bénéficie d’aucune forme d’allocation,
De plus, il n’est pas rare de voir des enseignants stupéfaits en voyant l’amphi se vider de la moitié de ses étudiants en plein cours déjà à 09heures. C’est seulement en séchant les cours de la sorte qu’ils pourront espérer être dans le contingent de 10000 plats servis par le CENOU par repas pour plus de 50 000 étudiants. Sur le plan de la santé, les frais de prise en charge ont été plafonnés de façon inique à 100 000f l’année. Il n’y a pas un système de transport pour les étudiants.

Sur le plan des libertés démocratiques, si le départ du campus, sous la pression des étudiants, de la police spéciale des universités constitue une avancée notable, l’existence de textes liberticides régissant les franchises et libertés universitaires permet aux autorités de faire intervenir les forces de répression sur le campus à tout moment. Par ailleurs, le 24 juillet 2012 le décret liberticide et anti-étudiants, N° 2012-646/PRES/PM/MESS portant régime disciplinaire applicable aux étudiants et aux candidats aux examens et concours organisés par les universités publiques du Burkina Faso a été adopté. C’est en s’appuyant sur ce décret que les autorités de l’Université de Koudougou ont exclu 14 de nos camarades.

Camarades étudiantes, camarades étudiants,

Face à cette situation lamentable, les autorités ministérielles et universitaires tentent de faire porter le chapeau du retard aux étudiants en concoctant des mesures répressives dont l’année blanche. Nous rappelons quelques faits : 

  • En 2008, après avoir réprimé dans le sang la marche pacifique des étudiants des UFR/SVT et SEA, le pouvoir de la 4ème République a procédé à la fermeture des deux universités du 26 juin au 31 août 2008 soit plus de deux(02) mois. 
  • Fin 2008-début 2009, les enseignants sont allés en lutte autour de leur plate-forme revendicative. Le gouvernement, tout en jugeant justes et légitimes les revendications posées, a trainé les pieds pour y apporter les solutions obligeant les enseignants à faire plus de trois mois de grève.
  • Le pouvoir procédera une fois de plus à la fermeture des universités pour environ trois(03) semaines en 2011 à la faveur de la lutte pour la justice pour Justin Zongo. Cela fait donc environ six(06) mois de perdu par le « bon vouloir des autorités ». 
  • A la faveur des événements de 2011, notre organisation a adressé au Président du Faso une plateforme revendicative comprenant l’ensemble des points sus-mentionnés.

C’est dans ce contexte que le Premier Ministre vient dans nos universités pour officiellement, rencontrer la communauté universitaire et toucher du doigt les problèmes ? ce que nous constatons, c’est que dans le programme officiel le premier ministre passera toute la journée à prononcer des allocutions, à décorer des acteurs de l’université et à visiter des chantiers qui devraient être terminés depuis longtemps, avec une forte présence médiatique. Le Premier Ministre ne réserve que 45minutes et ce, seulement à partir de 17h30 pour la rencontre avec les associations estudiantines à caractère syndical au nombre de 09 !!! Cette rencontre est tout sauf un cadre de discussion. Il est clair que cette visite est juste une opération médiatique pour tromper l’opinion et lui faire croire que le gouvernement se préoccupe de la situation.

C’est pourquoi l’ANES : 

  • dénonce la visite de parade du Premier ministre dans nos universités ;
  • appelle les autorités à plutôt se pencher diligemment sur les problèmes au lieu de les déplacer et de tenter de les masquer ;
  • appelle les étudiants à se rassembler devant l’amphi D libyen à partir de 8h pour dénoncer cette campagne démagogique entreprise par nos autorités et leur exiger la satisfaction de notre plate-forme revendicative.

NON A UNE ANNEE BLANCHE ! NON A LA PARADE DU PREMIER MINISTRE SUR NOS CAMPUS ! . EN AVANT POUR DE MEILLEURES CONDITIONS DE VIE ET D’ETUDES !
Pain et liberté pour le peuple !

Le Comité Exécutif

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